Cabinet d'expertise et gestion comptable
Le prix de transfert est une technique d’optimisation utilisée depuis longtemps par les Grands Groupes, leur permettant ainsi de délocaliser leurs bénéfices de façon importante.
Le prix de transfert est le prix qui est facturé entre des sociétés du même Groupe, implantées dans différents pays. Lors d’une vente de marchandises, le prix peut être sous-évalué pour minorer dans un pays les bénéfices de l’entreprise, et y limiter l’impôt sur les bénéfices. Par exemple : une société basée en France qui vend à sa filiale à Hong Kong 15.000 € un service généralement facturé 10.000 € sur le marché français diminue son bénéfice de 5.000 € en France, où elle est imposée à 33,3 %, et l’augmente de la même somme en Suisse où elle n’est pas imposé (0% d’impôts sur les revenus réalisés à l’extérieur de Hong Kong). Grâce à cette opération le Groupe réalise une économie de 1650 €, ce qui peut devenir un bénéfice très important si cette opération est réalisée plusieurs fois.
Le prix de transfert fonctionne aussi très bien dans l’autre sens : l’exemple le plus connu étant celui des bananes de Jersey : aucune banane en pousse à Jersey et pourtant cette juridiction est le premier exportateur de bananes au monde. Ceci grâce à la pratique intensive du Prix de transfert par les vendeurs de bananes. Les bananes sont vendues par une société basée au Costa Rica (par exemple) à une sociétés basées à Jersey. Jersey va ensuite revendre ces bananes à une autre société du même Groupe en France, mais à un prix beaucoup plus élevé, permettant ainsi de laisser l’essentiel des bénéfices à Jersey, et de me laisser qu’une faible marge lors de la revente en France à la société Française.
Comment justifier auprès du Fisc ces écarts de prix d’un pays à l’autre ?
Dans le contexte d’une vente avec Prix de transfert, l’entreprise Française peut justifier cet écart au Fisc de 2 façon différentes :
En cas de contestation des prix de transfert par le Fisc, celui-ci n’aura aucun moyen aucun moyen d’évaluer la contrepartie, et il est donc relativement facile de gagner.
LES PRIX DE TRANSFERT
Selon la définition de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), les prix de transfert sont “les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels, des actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises associées”.
Ils se définissent plus simplement comme étant les prix des transactions entre sociétés d’un même groupe et résidentes d’États différents : ils supposent des transactions intragroupes et le passage d’une frontière. Il s’agit finalement d’une opération d’import-export au sein d’un même groupe, ce qui exclut toute transaction à l’international avec des sociétés indépendantes ainsi que toute transaction intragroupe sans passage de frontière.
Les entreprises sont concernées non seulement pour les ventes de biens et de marchandises, mais également pour toutes les prestations de services intragroupes : partage de certains frais communs entre plusieurs entreprises du groupe (frais d’administration générale ou de siège), mise à disposition de personnes ou de biens, redevances de concession de brevets ou de marques, relations financières, services rendus par une entreprise du groupe aux autres entreprises…
Les prestations de services non rémunérées et les mises à disposition gratuites de personnel ou d’éléments incorporels entre entreprises associées sont également concernées s’il s’avère qu’elles auraient dû être rémunérées, conformément au principe de pleine concurrence.
Exemple 1 : au sein d’un groupe, une filiale A établie en France vend des ordinateurs à une autre filiale B établie en Grande-Bretagne, le prix de vente des ordinateurs est un prix de transfert.
Exemple 2 : une société mère française A facture des frais de siège à ses filiales B et C, situées à l’étranger, le service facturé relève des prix de transfert.
Exemple 3 : une entreprise A fabrique en France des biens qu’elle vend à une filiale étrangère B qui les commercialise, le prix de vente est un prix de transfert.
Exemple 4 : une transaction transfrontalière entre des entreprises non associées ne constitue pas un prix de transfert.
la notion de groupe
La notion de groupe suppose l’existence de liens de dépendance entre les différentes entreprises qui le composent.
Deux entreprises sont dépendantes et donc appartiennent à un même groupe, si l’une d’elle participe directement ou indirectement à la direction, au contrôle ou au capital de l’autre ou si les deux entreprises sont détenues ou sont sous l’influence d’une même entreprise ou d’un même groupe. Le lien de dépendance peut être juridique (de droit) ou de fait.
La dépendance juridique (ou de droit)
Une entreprise française est placée sous la dépendance d’une entreprise étrangère lorsque cette dernière possède directement ou indirectement une part prépondérante dans son capital ou la majorité absolue des droits de vote dans les assemblées d’actionnaires ou d’associés. En pratique, la détention de la majorité du capital (plus de 50%) suffit à caractériser la dépendance.
Dépendance juridique directe
Dépendance juridique indirecte
Exemple 1 : l’entreprise étrangère A vend des marchandises à l’entreprise française C, dont elle détient indirectement 51% du capital.
Exemple 2 : l’entreprise étrangère C vend des marchandises à l’entreprise française B, et ces deux entreprises sont détenues à 51% par l’entreprise A.
La dépendance de fait
Il y a dépendance de fait si l’entreprise étrangère exerce dans l’entreprise française directement ou indirectement un véritable pouvoir de décision (ou inversement).
Elle existe, par exemple, dans les cas suivants:
— une entreprise française qui est liée par un contrat avec une entreprise étrangère qui lui impose le prix de produits vendus ;
— deux entreprises française et étrangère qui ont le même nom et qui utilisent le concours des mêmes représentants et se partagent les commandes recueillies par ces représentants ;
— une entreprise qui fabrique en France des biens sous une marque détenue par un résident étranger sans contrat de licence alors que l’entreprise étrangère achète la totalité de la production de l’entreprise française et intervient dans la gestion et dans la commercialisation en France des produits vendus à des clients indépendants.
La dépendance de fait se caractérise donc par la capacité d’une entreprise à imposer des conditions économiques à une autre entreprise.
Entreprises établies dans un pays où elles bénéficient d’un régime fiscal privilégié
La dépendance est présumée établie lorsque la transaction concerne une entreprise française et une entreprise étrangère qui est domiciliée dans un pays où elle bénéficie d’un régime fiscal privilégié.
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